Histoire du Village

L’histoire du village remonte à des dizaines de siècles. En effet, les hommes préhistoriques avaient déjà dû trouver remarquable la position de cet endroit. Grâce notamment à la vallée de l’Adour, au Nord, et celle du Bahus, à l’Ouest, qui forment un promontoire, ce qui en fait un poste stratégique depuis l’Antiquité.

1 - Préhistoire

Le site a sans doute été occupé dès le Paléolithique et à l’époque romaine selon les vestiges mis à jour.

Des silex taillés et des haches polies en grès furent recueillis près des métairies du Prince et de Thicot. Une mégalithe se dresse sur le chemin des Escaoussole et témoigne ainsi de la présence de l’homme préhistorique dans notre village. Avec les vallons abrités contre les vents, une colline élevée d’où l’on embrasse un horizon très étendu, l’homme de la pierre a dû séjourner longtemps dans les environs.

2 - La période Gallo-romaine

La présence des romains sur notre commune s’explique par la mission donné par Jules César en 56 avant J-C à son lieutenant Crassius de soumettre les Aquitains à la puissance de Rome.
On suppose que le lieu-dit « Castera », non loin du village, rappelle l’emplacement d’un oppidum, autrement dit un lieu fortifié sur une hauteur, que Emile Taillebois qualifia de « camp romain ».
Emile Taillebois : 1841 – 1892 : Archéologue et numismate, qui fut inspecteur pour les Landes de la société française d'archéologie pour la conservation des monuments historiques et l'un des fondateurs de la Société de Borda.
Ensuite, des vestiges d’armes et de monnaies furent mis à jour et en bordure du Bahus le camp de Peyran fut mentionné.
D’autres vestiges gallo-romain ont été découvert :

  •  Un grand établissement au quartier des Mayrots qui était composé d’un sous-sol pavé de mosaïques de cubes noirs, blanc et rouges.
  •  A 100 mètres au Nord, près de l’Adour, se trouvait une enceinte fortifié, proche d’un pont romain dont on retrouve quelques pilotis en bois encore de nos jours.
  •  Un tombeau, où reposait un homme et une femme, près de Mauregard, on y trouve encore des briques et des tuiles en remuant ces terres, ce champ porte le nom de « gleyzia ».
  •  Sur un ancien chemin rural , récemment découvert, un petit pont romain qui vraisemblablement reliait le village à l’Adour.

Mais malheureusement certains de ces vestiges ne sont plus visibles où ont été détruits pour être réutilisé lors de la réalisation de nouvelles constructions durant les siècles.

3 - Du moyen Âge à la révolution française

La seigneurie de Montgaillard, comme les principales seigneuries du Tursan date d’avant l’an 1000. Elle fut possédée successivement par les Marsan, les Pons, les Beynac et les Castelnau. C’est au bourg que se trouvait le château seigneurial. Robert et Prouhes ou Prous étaient deux terres nobles.
De l’ancien château féodal, « Castel peyrot » principalement constitué d’un puissant donjon, ne subsiste plus que la motte de terre sur laquelle il se dressait, près de l’église. Celle-ci ancienne chapelle seigneuriale fut convertie en église paroissiale. Après l’effondrement du château, ce fut le cadets des vicomtes de Marsan qui bâtit le château de Montgaillard à l’emplacement de la mairie actuelle avec sa chapelle.

En 1370, Pierre, Baron de Marsan épouse marguerite de Gramont. Par le mariage, en 1530 de françoise de Marsan avec Pontus de Pons les terres de Montgaillard passent aux Dires de Pons en Saintonge.

Jusqu’au 16ème siècle, la seigneurie de Montgaillard a été une des plus importantes de la région du Tursan commandée par la famille Pons d’une main de fer .
En 1618, le mariage de Gabrielle de Pons avec Guy de Beynac amena aux Bayenac l’héritage de la baronnie de Montgaillard en 1635. (Les Beynac avaient leur château-fort à Beynac dans le Périgord). Par différent mariage et héritage la famille Lespes obtient le domaine de Montgaillard.

Au 17ème siècle, avant la révolution, les Lespes de Saint Sever, famille très ancienne et très riche, anoblie par Louis XIV possédaient les domaines de Robert et de Prous, qui passeront entre les mains de Bertrand de Castelnau par son mariage avec Jeanne Marie de Lespes.
Bertrand de Castelnau mourut en 1717. La dame de Castelnau vivait simplement avec ses et petit-fils sur la terre de Robert, lorsqu’elle hérita d’une fortune considérable, venant d’une cousine germaine veuve de J.B D’Albessard, président du parlement de Bordeaux en 1750.
A cette période, le château Robert fut refait alors en grande partie, avec un pavillon central qui rappelait celui de l’horloge au Palais des Tuileries. Il y eut orangerie et chapelle nouvelle.

Historique du nom 

Le nom de Montgaillard viendrait de l’étymologie latine Monte Galhardo en 1291 ce qui signifie « mont vigoureux, fort ». Ensuite diverses formes ont suivi avec des écritures différentes selon les époques et les cartes réalisées :

  • « Monte Gayllardi » écriture latine de 1297,
  • « Mogaillart » écrit sur une carte de Classun 1638,
  • « Mongaillard » écrit sur la carte d’Abbeville en 1651,
  • « Montgaillart » écrit en 1714 sur la carte d’Amsterdam,

Et enfin l’écriture que nous connaissons de nos jours « Montgaillard » sur une carte du gouvernement général de Guienne et Gascogne en 1733.

Tapisseries d’Aubusson, argenterie, vases de Chine et du Japon affluèrent dans le château Robert qui connut des jours de splendeurs. Un important jardin agrémenté de fleurs et d’arbres taillé contribuaient à la beauté du site.
En 1758, Pierre François de Castelnau épouse Julie Constance de Beynac dernière survivante de cette lignée et devient seigneur de Montgaillard.
En 1762, Pierre, marquis de Castelnau, baron de Montgaillard vend le château de Prous à monsieur Théophile Poydenot de Bayonne.
Son fils, le poète Arthur Poydenot ( 1839 – 1926 ) surnommé « lou Pouyanot de Prous » passera ses hivers à Bordeaux et le reste du temps au château de Prous. Il publie ses poèmes dans la presse royaliste puis aux Reclams.
Mais la révolution vint à Montgaillard comme dans toute la France et plusieurs maisons seigneuriales sombrèrent à jamais. La famille Castelnau fut dépossédée de son titre. Le superbe château fut totalement dévalisé et Pierre de Castelnau interné à Saint Sever. Lorsqu’il rentra au château il se barricada et vécut solitaire, traînant sa douleur jusqu’à sa tombe.

4 - Au 20ème siècle, l’après-guerre

En 1959, sous l’impulsion d’A. Falkensberg accouveur, Jacques Isnard éleveur et Albert Marie-Hot volailler, 65 éleveurs de poulets landais se fédèrent pour créer le syndicat de défense du poulet jaune des Landes. Soucieux de garantir une qualité constante au consommateur, les fermiers landais rédigent un cahier des charges très rigoureux fixant les règles de la production autour d’une motivation partagée « écrire ce que l’on fait et faire ce que l’on écrit pour perpétuer la tradition ».
Ce cahier des charges du poulet jaune fermier, élevé en liberté, allait donner lieu le 13 janvier 1965 au tout premier Label Rouge de l’histoire avec le N°01.65. Le poulet jaune fermier label rouge Marie Hot était né. Et tout avait commencé au château Robert. Beaucoup d’habitants de Montgaillard ont participé à l’aventure, car le projet réclamait une main d’œuvre importante.

En 1975, le château fut le cadre d’un film télévisé « Allez la rafale » dont la vedette était Henri Genès. La demeure appartenait à Albert Marie-Hot.
Aujourd’hui, le château Robert reste une propriété privée et le château de Prous est propriété de la famille du Moulin de la Barthète.